l’invasion des Huns.
(Témoignage d'un historien grec). Le bruit s'est répandu de la soudaine apparition d'hommes inconnus, étranges, qui tantôt s'abattent comme l'ouragan du sommet des montagnes, tantôt semblent sortir de terre, et toujours anéantissent tout sur leur passage : les Huns. Les Barbares cherchent à s'installer hors de leur portée. Nos barrières s'ouvrent, le sol barbare vomit, comme un volcan, ses enfants sur notre territoire.
La race des Huns dépasse toutes les bornes de la sauvagerie. Comme on taillade profondément au fer les joues des enfants aussitôt après leur naissance pour que la croissance de la barbe soit arrêtée le moment venu par les cicatrices, ils grandissent sans barbe, sans rien de gracieux. Ils sont prodigieusement laids, et, à les voir, on dirait des bêtes à deux pattes... Ils ne se nourrissent pas d'aliments cuits... mais de racines, de plantes sauvages et de chair demi-crue d'animaux de toutes sortes qu'ils échauffent, lorsqu'ils sont à cheval, entre leurs cuisses.
D'après Ammien Marcellin (330-400), vers 376.