Jules ferry
Jules François Camille Ferry est le fils de Charles-Édouard Ferry, avocat, et d’Adèle Jamelet. C'est une famille catholique vosgienne de fondeurs de cloches. Les Ferry s’établissent à Saint-Dié en 1718, et, en 1794, ils sont à la tête d’une tuilerie. François-Joseph Ferry, grand-père de Jules, fut maire de la ville. Son fils Charles-Édouard, libre penseur, se marie avec Adèle Jamelet, avec laquelle il a trois enfants : Jules (1832-1893) Charles (1834-1909) et Adèle (1826-1871). Élève au collège de Saint-Dié jusqu'en 1846, puis au lycée impérial de Strasbourg (actuellement lycée Fustel-de-Coulanges), il est ensuite étudiant à la faculté de droit de Paris. Il devient avocat réputé et se passionne pour la chose publique. Il se spécialise rapidement dans la défense juridique des républicains. Il collabore régulièrement aux journaux suivants : La Presse, Le Courrier de Paris, Le Temps. Opposant actif au Second Empire, il connaît la notoriété en publiant en 1868 une série d'articles pamphlétaires humoristiques contre le préfet de la Seine, fustigeant la gestion opaque du financement des travaux effectués par ce dernier à Paris : Les Comptes fantastiques d’Haussmann. Il est élu député républicain de la 6e circonscription de Paris en mai 1869.
Le parcours républicain
Le 4 septembre 1870, il devient membre du gouvernement de la Défense nationale. Nommé maire de Paris du 16 novembre 1870 au 18 mars 18713, il a la charge, au demeurant quasi-impossible, d'assurer le ravitaillement de la capitale assiégée par l'armée prussienne. Les restrictions alimentaires qu'il impose lui valent les surnoms de « Ferry-Famine » et « Ferry l'affameur ». Une commission mixte de l'enseignement est instaurée4. Cette commission5 est composée de femmes et d'hommes compétents en matière d'instruction. Dans les rapports de cette commission, figure déjà l'affirmation des principes de laïcité, de gratuité et d'obligation que l'on retrouve dans les lois scolaires promulguées sous son ministère.
Dès le premier jour de l'insurrection de la Commune de Paris, adversaire résolu des Fédérés, il fuit la ville.
Aux élections du 8 février 1871, il se fait élire représentant des Vosges à l'Assemblée nationale, siège qu'il conserve jusqu'en 1889. Il est chargé de négocier la frontière sur la ligne de crête vosgienne; intransigeant sur les principes, il ne lâche rien6. C’est une expérience douloureuse, car les négociateurs dissèquent son arrondissement natal et l’Alsace, où avait vécu une partie de sa famille, rejoint désormais le Reich allemand.